samedi 12 février 2011

Zénith Colomb, l'anté-tourbillon.

La Zénith Colomb, une montre dont la complication géniale fut complétement galvaudé par la com' fumeuse (à l'instar d'un coulage de bronze forestier, furtif et matinal) de Nataf. Il prétendait avec outrecuidance, que c'était un tourbillon!
Rien de plus faux, c'est l'anté-tourbillon!
Le tourbillon fait débat, selon Journe, qui raconte pas toujours des conneries Bréguet aurait inventé entre autre ce génial concept afin d'aider à la lubrification. Selon le reste du monde. En tout cas selon la version que l'histoire officielle à retenu (et oui, il existe une version officielle de l'histoire même en horlogerie, Cf les débats de Jojo autour de Perrelet et du rotor), le tourbillon est là pour compenser les effets de la gravité.

Or, ici, point n'est question de compenser les effets de la gravité (d'où l'inculte indigence de la com' à Titi-Spoiler-Arrière), mais au contraire de surfer sur la gravité!! Ce n'est pas une montre qui va sur-consommer de l'énergie afin de compenser la force d'attraction, elle va au contraire s'adapter à la gravité afin de l'annuler.

Autant, vous dire, j'adore le concept, c'est simpliste sur le papier, c'est éminemment écologique sur le principe, et c'est sans doute le meilleur hommage que l'on est fait aux chronos de Marines.
J'aurais aimé qu'un indé comme Vianney Halter ou De Béthune produise tel concept, avec un niveau de finition idoine (CAD à la Vianney), dans un pleine hommage aux chronos de marine, avec une complication complétement raccord avec le niveau de finition totale que savent produire ces maisons indépendantes.


Pour vous parler du concept, en fait, il est simpliste, le balancier et ses composants associés se trouve sur une masse lesté, sur un axe libre (par lequel s'échappe le décompte du temps), du coup quelque soit la position du poignet, le balancier se trouvera à l'horizontale.
Donc les effets de la gravité sur le mécanisme seront les mêmes que si la montres était tout le temps à plat sur la table de nuit. Planant à plus d'un titre donc.
En voyant cette réalisation, je trouve que ce principe donne même du crédit à Journe quand il clame que Bréguet avait mis au point le tourbillon pour des raisons de lubrification (les huiles de l'époque Révolutionnaire étant de piètre qualités), car finalement, cette solution répond beaucoup plus intelligemment aux problématiques de la mauvaise influence de la gravité sur la chronométrie...


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La montre est beaucoup plus belle que le proto présenté par Zénith-Nataf, dont l'emboitage criard ne rendais pas grâce à cette géniale complication.
D'ailleurs, quand j'ai visité Agenhor, JM Wiederetch à rendu un hommage appuyé à cette pièce. Preuve que réalisation fait l'unanimité auprès des professionnels les plus à la recherche de la qualité.

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La grosse particularité de ce gros boitier de 45mm, c'est ses verres, pile et face, ils sont tous deux pourvus d'une excroissance d'un fort beau gabarit, je n'ai pu m'empêcher de penser à la HM3 Frog de Max Busser, même sensation au touché.
Ces excroissances confèrent à cette montre, une originalité détonante (le confort est relativement conservé coté pile), Zénith aurait pu opter pour une solution plus classique de faire un saphir entièrement bombé à la manière de Magellan ou de Panerai, j'aimerais voir la montre avec cette habillage, pour la curiosité.
Mais ils on fait un vrai choix, garder une esthétique classique avec un saphir délirant. La montre malgré une présentation du cadran/boitier ultra classique, donne l'impression d'avoir une montre d'horloger indépendant au poignet. Sous mon clavier, c'est un compliment.

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Le cadran, justement, de facture très classique, il pourrait constituer un hommage de choix aux cadrans de Bréguet vintage, guilloché de très bonne qualité, il ne souffre pas critiques.
Même si je serais curieux de voir d'autres habillages, tant on a envie de jouer à la barbie, pardon à Ken (on est des garçons quand même) avec ce mouvement.

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Le gros défaut de réalisation de cette première version, c'est le mouvement, la décoration en côtes de Genève en Soleil, n'est pas digne, mais alors pas du tout, d'une montre à 150k€ (la version Nataf coutait le double... Mais il y avait tourbillon marqué dessus).
Ce genre de décoration se retrouve sur un JlC877 et quand JlC transplante des plateaux de complications sur le 877 ils font un gros effort de décoration dessus.
Je me demande juste comment cette déco moyen de gamme à pu atterrir sur une montre de ce prix, sans que personne ne s'en inquiète en interne!

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Avec son saphir ultra-bombé, c'est un cauchemar à prendre en photo, j'ai un peu carbonisé la photo pour que vous puissiez apercevoir quelques détails du bloc balancier.

C'est très ludique, on cherche en permanence à prendre en défaut le système de contrepoids, pour que le balancier se trouve dans un position non-horizontale, mais il revient toujours en place. Je l'aurais un jour!

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Au delà de petits défauts d'habillage, son seul vrai gros défaut, réside dans le choix d'un personnage contestable comme Christophe Colomb comme emblème de cette pièce, dans les pays d'Amérique Latine, le jour de découverte de l'Amérique, c'est un jour de deuil national, Colomb est indirectement responsable du plus grand génocide de l'histoire, et c'est finalement une communication un peu OTANo-centré, ce choix.
C'est regrettable, car sur le plan horloger, c'est une pièce qui tient totalement en haleine, d'avoir réduit cette complication dans une montre de poignet est une avancé majeure dans l'horlogerie, alors que certains se gargarisent de non innovations horlogère, de changements cosmétiques, de roue carrés et chaines en caoutchouc en guise de chaine à fusée, Zénith innove avec une complication que n'aurait pas renié Abraham Louis tant elle répond de manière intelligente et élégante à la vocation présumé des tourbillons.

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