De Béthune, manufacture horlogère:
Un projet sérieux, un projet qui a du sens, un projet lourd, se reconnait à l'acuité de sa stratégie, et à l'organisation de sa structure.
Une aventure horlogère, à moins d'être un bricoleur total (tendance génial comme Pita ou Prescher), est avant tout un projet industriel mené à bien par des artisans passionnés et déterminés.
Non, pas que je conclue tout de suite l'article, mes conclusions seront plus étoffées...
Mais je crois le point qui m'as le plus impressionné dans cette visite de manufacture, c'est le sens du projet, l'organisation sans faille, et la volonté absolue de qualité,
Le projet industrielle et organisationnel de De Béthune, est parfaitement lisible, j'ai fait quelques visites de manufactures, et j'ai vu nombres de projets plus ou moins indépendants, qui n'avait aucun sens, tout était organisé autour du coup, coup marketing, coup horloger à base de 7750, coup avec les investisseurs, coup successifs qui prend des allures de diner de cons.
Ici c'est l'inverse, communication nulle, publicité transparente, contenu horloger délirant et structure de la manufacture digne des maisons les plus réputés, et même au delà sur le plan qualitatif à de nombreux égards.
La structure de la gamme est à l'avenant, la lisibilité presque parfaite (un problème dans la numérotations de pièces), et le tout à un sens profond, j'y reviens après.
La Manufacture se structure se 3 niveau pour la fabrique, + le bureau d'études.
Aujourd'hui, je vous parlerais que de la manufacture, la partie bureau d'étude et explications sur les mouvements attendras un prochaine article.
A la manière d'un bon jeu vidéo, ou d'un bon film de John Woo (Allez l'hôpital d'Hard Boiled au hasard), les trois étages, représente 3 niveau d'évolution de la montre.
Au Sous-sol, on trouve 3 CNC, on taille les mouvements, certains boitiers (pas ceux en titane, les contraintes de sécurités du à l'enflamment du titane exigent des machines spéciales), et la-quasi totalité des pièces d'habillage. (Je crois que les vaches du champ d'en face ne serve pas pour les bracelets)
Les pièces sont coupées sur une des 3 CNC, nettoyés, passés à la Galvano, et préparés en vu du RdC.
Il y à évidemment lorsqu'on fait de la qualité beaucoup de rejets:
la marge de tolérance est au maximum de 2 centièmes de millimètres (elle est inférieur sur certaines pièces):
Pour parvenir à ce résultat, il faut bien évidemment du couteux matériel de précision, sur la première photo la grosse mèche fait 3mm:
Quand je parle de structure et d'organisation, la pièce principal fait 80m² et la chambre de Galvano, attenante:
Les pièces montent au Rez de Chaussé pour prendre l'aspect définitif, avant leur assemblage, la valeur ajouté De Béthune, transparait le plus au Rez De Chaussé, c'est en effet ici, que l'on bleui à la flamme (et non pas aux pinceaux), les opérations de bleuissage sont généralisés dans les pièces de De Béthune, et il y à beaucoup de ratages, donc les pièces retourne au polissages, et doivent être renéttoyés à l'alcool, puis re-bleuis.
Le polissage, sablage, et divers finitions sont également réalisés à cet étage, c'est là que l'esprit De Béthune, commence à habiller le bloc de laiton.
Ce mini four de 50cm sur 50cm, est une pièce centrale de la manufacture, c'est ici qu'est réalisé notamment le fabuleux cadran de la DB25L "Ciel étoilé", il permet via
ses hautes températures de bleuir le titane à 700°. L'opération est excessivement délicate. L'opération inédite dans le milieu de l'horlogerie, son secret de polichinelle est
tellement difficile à mettre en œuvre, que les autres maison jettent l'éponge (j'y reviens plus tard), on pourrait penser par analogie au technique d'infiltration du 13éme RDP, que les Américains tentèrent
en vain de reproduire.
Les étapes du traitement, au four, le nettoyage, le sortage :) de la pièce toute bleu:
Le futur, manufacturé, et bleuie à la flamme, ça sonne presque comme le bouquin de John Zerzan, futur primitif:
Des phases de lunes 3d, la partie bleu, est en acier bleui, la partie blanche en platine, la partie bleu est saillante,
afin de s'encastrer dans la partie blanche, afin de compenser les écarts de poids.
Rare!! La lune noire, que l'on retrouve dans la nouvelle DW2 (??), le noir est obtenu par oxydation. L'opération est à s'arracher les cheveux!
Plus "classiquement" des chemins de fer de DB25L "ciel étoilé" et le travail quotidien des collaborateurs de De Béthune.
L'étage final de la manufacture. L'étage d'assemblage, là ou le travail Sisyphien des étages inférieurs prend sens.
La série des sports récentes, DB22, et DB24 "védeux" et DB24vétrois, le tout dans divers coloris.
J'ai un peu de mal à comprendre la raison de tant de déclinaisons dans une si petite marque.
Mais j'adore la DB24vétrois, et son design de temple Aztec (de Building New Yorkais, parait-il) c'est une des pièces les plus discrètes, mais aussi des plus novatrice, tant sur le plan technique avec son système de force de remontage débrayable, sur le plan esthétique en rendant un vrai hommage au design Genta de la RO/Nautilus. (et non pas en le plagiant à grand renfort de vis protéiformes)
Le tourbillon "classique", le cadran bleui strié circulaire accentue l'effet "spirale" du tourbillon c'est très impressionnant visuellement. Non pas que le tourbillon soit le plus intéressant à comparer au divers tourbillons rotatifs du marché, mais la recherche esthétique est vraiment aboutis, on ne pose pas seulement un tourbillon BnB sur un cadran moche, en gonflant aux stéroïdes l'étiquette.
La fameuse DB25L "Ciel étoilé", un succès pour De Béthune, ses codes esthétiques sont plus facile à appréhender que nombres de montres dans la gamme, et le cadran à des reflets fantastiques. Pas besoin de vous faire l'article.
Le cadran est personnalisable avec la carte du ciel de son choix. Par défaut, 02/02/2002 à 2h22 à la Chaux, date de créations de DB.
Les horlogers au travail:
Le travail de précision des assembleurs. Chaque pièce (donc plusieurs centaines par montres) possède une Check-list, elle sont toutes vérifiées plusieurs fois au cours de la fabrication, à la fin, chaque montre à subit plusieurs milliers de contrôles, les marges de tolérances, avec le spiral en silicium sont particulièrement intolérantes; :)
Et tout doit être parfait afin que cela fonctionne, le système haute précision ne tolère pas l'erreur, le résultat final est forcément et conséquemment absolue.
Je lis une critique récurrente, au sujet de De Béthune, du type "L'ancienne est le proto de la prochaine, blablabla".
A l'inverse des maisons comme Patek et Rolex qui pratiquent l'immobilisme comme philosophie commerciale, ici la recherche d'absolue, conditionne un rythme élevé de changements et d'évolutions.
De Béthune depuis 8ans à une histoire de développement de gamme et d'innovations techniques que beaucoup d'autres mettent 80ans à construire, au mieux...
Je retrouve dans cette soif d'absolue le mythe du Surhomme de Nietzsche.
"Deviens ce que tu es" , devient celui que tu es dans une version amélioré de toi même, plutôt que te conformer à la médiocrité ambiante résultant de l'instinct grégaire.
"Deviens ce que tu es" Devrait être gravé au dos des boitiers, tant cette maxime résume la quête d'absolue qualité que l'on retrouve dans les gammes de chez De Béthune.
Cet exercice est uchronique, à certain égards, on repart du 19éme siècle, et on emprunte des voies que la technologie post-moderne permet d'emprunter, Denis Flagollet était restaurateur au départ, cette formation, ultra-classique, ultra-technique, l'as bercé de l'esprit des pionniers de l'horlogerie moderne, Français, il à été suffisamment éloigné du sérail horloger Suisse, pour pouvoir discerner avec plus de justesse les chemins qu'aurais pris un grand ancien, comme Bréguet, Jeager, ou Berthoud, si il avait bénéficié de la technologie de pointe.
Leur gamme, donc, est structuré en 3 lignes, la classique, la sport, et la... OVNI.
A mesure que la gamme progresse (dans le temps et dans les lignes DB également), l'on s'éloigne de plus en plus du classicisme.
Les seules montre relativement classique aujourd'hui sont les DB15QP cadran gris et blanc, et la DB25 cadran blanc mais sa déclinaison, la DB25L ciel étoilé sort presque ataviquement des sentiers battus pour réinventer l'horlogerie classique.
La gamme, sport est la plus à mont gout, car les complications sont réalisé dans un esprit utilitaire, la DB24vétrois, avec son système permettant de régler la force de remontage ringardise tous les mouvements à vocation sport du marché, ça me donnerait presque envie de mettre au sport. :)
Enfin la gamme, OVNI, la gamme à mon sens, la plus difficile à appréhender, par moment, j'ai l'impression que ces montre s'adressent plus à des amateurs d'art contemporaine qu'à des passionnés d'horlogerie.
Les design ne peuvent laisser indifférent, pour ma part, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec jusqu'à la DB28, la dimension asymétrie des boitiers me gênait, et gâchait (à mon gout), la magie des cadrans, la DB28 vient à point pour ouvrir de nouveaux marchés, comme dans la gamme sport, cette gamme ringardises beaucoup de choses à vocation futuristes dans le monde de l'horlogerie, tant par le design, d'inspiration ouvrage d'art, que par les complications hallucinantes, la lune 3D apparus dans cette gamme en est une parfaite illustration.
Encore une fois, on retrouve une gamme structuré, pas une suite de coup marketing/com', la gamme couvre le spectre sérieux, des gammes horlogères, les sports, les classiques, et les récents OVNIs, cher aux indépendants. (quoiqu'on pourrait retrouver des accointances avec certains automates vintages)
En fait le danger d'acheter une de Béthune est de ringardiser une collection, c'est à l'image de Zanetta, le génial trublion, la pire situation qui puisse exister pour les autres maisons.
Il y à encore énormément de choses à vous dire à propos de De Béthune, tant dans le développement de la gamme, que sur les technologie embarqués (balancier titane/platine façon volant de K-2000, spiral silicium, triple pare chute, etc, etc...). Sur l'histoire des créateurs, de la filiation revendiquée de l'excellence artistique Franco-Italienne.
J'espère que cela feras l'objet d'un prochain post.
En partant de chez De Béthune, j'ai eu le sentiment qu'éprouvait Zarathoustra en redescendant parmi les hommes...
Chez De Béthune on atteint un niveau de liberté, de vérité et d'absolutisme qui n'est plus atteignable en revenant parmi les horlogers Suisses.
Après avoir croqué à pleines dents De Béthune, l'horlogerie n'as plus jamais le même goût.
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