dimanche 3 juillet 2011

[BaselWorld] Blacksand Uniformity

Le secteur de la montre «fashion» haut de gamme, qui a constitué un des piliers du renouveau commercial de l'horlogerie des années 2000, est saturé.
Là où de trop rares fabricants, tels Richard Milles, produisent avant tout des montres de qualité, beaucoup d’autres se sont engouffrés dans un secteur où les marges sont importantes et où la clientèle est peu intéréssé quant au contenu horloger.

Le fondateur de Blacksand Genève, Alain Mouawad, vient de la joaillerie, contrairement à beaucoup de ses homologues. Culture d’entreprise différente? Volonté de «faire mieux que nécessaire»(je cite le kit presse)?En tout cas, la qualité est au rendez-vous.
Une qualité qui détone, dans un secteur de l’horlogerie où le «vite et mal» semble être la devise de certains: boitiers au PVD qui s’écaille, traces de doigts sur le mouvement, utilisation quasi-systématique de bases 7750 ou encore cadrans aux finitions moyennes; Ces types de montres se font huer sur les forums d’amateurs éclairés, et à juste titre.

Blacksand arrive donc sur ce marché avec une démarche produit surprenante: plutôt que de tout miser sur une stratégie purement axée marketing, le produit est amené à un niveau de qualité qui tient plus de l'horlogerie indépendante, que de ce que proposent les caciques du secteur de la montre trendy.
C’est dans le but d’atteindre et de maintenir ce niveau qualitatif que Cédric Johner, ex DeWitt, s’est vu confier la responsabilité du secteur production et développement.


Image hébergée par servimg.com

Voici donc cette Blacksand Uniformity en détail:

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Malgré des dimensions importantes sur le papier, 46mm, elle apparaît plutôt comme une 44 grâce à la présence des gros inserts latéraux. Les boitiers sont proposés dans diverses combinaisons de matériaux, titane grade5, tantale, céramique mate, Or rose 5N.
Evidemment, cette esthétique, avec ses contrastes de matériaux, n’est pas sans rappeler la «Quai de l'Ile (QDI)» de Vacheron-Constantin.
L'Uniformity BlackSand est meilleure sur la taille, plus actuelle, plus en rapport avec la sociologie produit, et elle l’est également sur le prix, Vacheron ayant été un peu optimiste quant à la tarification de la QDI.
Petit point faible au niveau cadran, sur l'Uniformitycomme sur la QDI: c'est la sagesse des choix esthétiques sur certaines versions, là où j'attendais une montre avec quelque chose de plus punchy, de plus impactant, de plus pur au niveau du cadran.
L’ensemble boitier/cornes est constitué de plusieurs parties: les cornes font partie d’éléments monobloc qui viennent enserrer le boitier proprement dit: c’est choix technique judicieux dans la mesure où , sans ces inserts, la montre aurait manqué de caractère.

Le fin du fin étant bien sur de choisir une version réalisée dans deux matériaux différents: cela permet de bénéficier au mieux du concept de fusion cher à ce secteur de l'horlogerie( tendance initiée par Hublot).
J'ai été très agréablement surpris par le traitement du boitier, on est vraiment sur de la qualité supérieure au niveau toucher. Les traitements de surface tels que brossage, microbillage et polissage sont très au-dessus de la moyenne pour ce type de matériaux.

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Mon cadran préféré est sans surprise le noir, avec les chiffres en relief directement découpés dans des plaques de matière luminescente: c'est incontestablement la version la plus Rock'n'roll, et c’est ce qu'il faut à cette montre (Cf la dernière photo de l'article).

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La partie la plus surprenante dans ce climat concurrentiel, c'est indubitablement le mécanisme, et fait appréciable, BlackSand met ses sous-traitants en avant, en toute transparence (ici aussi, ça rappelle une certaine horlogerie indépendante).
C'est un mouvement Technotime de 13 lignes (30mm), cadencé à 28800a/h, avec 5 jours de RdM. Quand on l’a en main, c'est vraiment un bon boulot: le traitement Ruthénium convient parfaitement à l'aspect moderne de la montre, l'empierrage et les finitions générales n'ayant rien à envier aux mouvements industriels des grands du secteur (les beaux Piguets ou Vacherons d'entré de gamme). Mais c'est surtout par comparaison que ce mouvement devient une bombe, quand la concurrence directe embarque du 7750 finitions truelle, il n’y a plus de questions à se poser quant à la noblesse horlogère d'une BlackSand.

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La montre fourmille de détails ludiques:

-La police très originale (façon «Tintin: Les Cigares du Pharaons»).

- Ses aiguilles au design symétrique avec les index.

-Deux superbes bracelets par coffret, doublés anti-transpi, parfaitement réalisés.

-Un coffret très complet, qui permet d'acheter une montre prête à l'emploi sans avoir à rajouter d’accessoires.

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-Un filigrane anti-contrefaçon sur l'arrière de la montre, que l'on fait apparaître avec de la buée.

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-Le fermoir est également très réussi.

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L’une des grosses surprises de cet excellent BaselWolrd 2011, BlackSand apparaît comme une volonté sincère de faire de la qualité, autrement dit de prêcher dans le désert de l'horlogerie Fashion, le message fondamental de l'horlogerie Suisse: la qualité avant tout.

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