samedi 4 juin 2011

[BaselWorld] Nouveautés De Witt 2011.

Marque peu présente dans les forums horlogers, faute d'être Buzzogène.
Lisse d'apparence, classique de loin, discrète sur la com. , on parle peu de De Witt.
Contrairement à certains concurrents du secteur, les finitions sont irréprochables et les «séries limitées» réellement limités : il est difficile d'attaquer De Witt sur le plan qualitatif. Quant au style général, si on le compare à celui très «mécanico-cyberpunk» de Richard Mille, il est plus iconoclaste, associant des références architecturales Art-Déco à une esthétique parfois baroque. Il serait risqué de vouloir définir l'univers de DeWitt à travers un concept unique, j'en veux pour preuve l'indescriptible WX-1.

A noter la «Regulator A.S.W. Horizons», tourbillon "régulateur", "Automatic Sequential Winding"(ASW) Twenty-8-Eight, dévoilée en 2010. L'usage du mot "régulateur" peut ici surprendre, mais il est utilisé dans son sens littéral. Certes, nous sommes plus habitués à utiliser ce terme au sujet des montres à heures non coaxiales, mais il peut aussi s’appliquer aux mécanismes à «force constante d'armage du barillet» qui garantissent une grande régularité dans la force de l'échappement.
Ce système de remontage automatique est prévu pour s'arrêter à 96% de la tension maximale du ressort de barillet et pour repartir à 92%, conservant ainsi, dans le cadre d'une utilisation active (le port pendant un week-end prolongé pourrait faire baisser ce pourcentage) un couple optimum au niveau du barillet.
Il est vraiment étonnant qu'aucun "grand" n'ait cherché à intervenir sur les phases d’arrêt/départ du rotor, afin d’optimiser les cycles de remontage automatique. Quoiqu’il en soit, c’est une voie fascinante à explorer, une recherche de simplicité propre à la vie organique ainsi qu’à toute évolution technologique: «traiter les causes plutôt que les conséquences», c’est l’esprit de simplicité avec lequel Henri Kneuss donna naissance au «Calibre 30» d’Omega.

L’imposant mouvement tourbillon (37x6mm, presque des dimensions de tourbillon rotatif) est cadencé à 18000a/h, ce qui assez commun en chronométrie classique,. Avec de cette basse fréquence, l’utilisation du système d'optimisation du couple prend tout son sens. Toujours dans un esprit de classicisme, une seconde morte vient coiffer le système de tourbillon.
Avec un diamètre de 46mm, cette montre est plutôt virile.

L'esthétique emprunte beaucoup à l'Art déco et semble tout droit sortie des dessins d’étude du Chrysler Building ou de l’Empire State Building:

Image hébergée par servimg.com

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En ce qui concerne la « Twenty-8-Eight Tourbillon », si le mécanisme est toujours cadencé à 18000a/h, avec une réserve de marche de 72h, le spiral Précision Engineering laisse la place à un spiral Bréguet, la montre perdant 3mm au niveau du boîtier et 4 au niveau du mouvement.

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Parlons maintenant de ma montre favorite, l'« Academia Chronostream » : c’est une grande réussite en termes d'habillage, avec son boîtier en or rose & tantale, son cadran soleillé de très belle facture et ses compteurs inspirés de ceux des voitures de sport. J’avoue y voir plutôt une esthétique Space-Opéra des 80’s, façon Flash Gordon ou Star Wars. On ne serait pas surpris de voir un vaisseau sauter en hyper-espace. Côté mouvement, on est encore dans les 70's, avec un 7753 modifié.

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Toujours dans la lignée ChronoStream, on trouve le «QP Sport», qui malgré son air de famille et l'empreinte esthétique De Witt, diffère stylistiquement de la ChronoStream: on est plus dans un univers d'anticipation (Je pense aux sociétés néo-McCarthyistes de Judge Dread ou de The Sha par Mills/Ledroit ). Bien que la montre fasse manifestement référence à l'automobile, le style propre à De Witt la propulse dans un univers visuel bien plus vaste. Côté mécanisme, on trouve un ETA2892, incrémenté d'un module de Quantième Perpétuel réalisé par Agenhor : c’est là qu’on quitte le classicisme pour basculer dans la SF.


Lien Agenhor:

http://blog.watchonista.com/blog/agenhor-search-consistency-part-12

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Pour finir, une ligne femme, la « Golden Afternoon », dont le storytelling est inspiré de manière fort judicieuse par l'œuvre photographique de Julia Margaret Cameron, photographe des Indes Britanniques. Elle révolutionna la photographie de portrait durant les années 1850. Son œuvre de portraits est brûlante d'actualité si l’on considère le succès considérable rencontré par facebook et ses photos de profil.
La série Golden Afternoon s’inspire des moments de la vie d’une femme, de l’énigme du Sphinx avec les allégories du matin, du midi et du crépuscule d’une existence…

Malgré un Storytelling béton, avec un vrai parti-pris artistique, que la thématique dans la déclinaison des montres ait été réellement bien pensée, je trouve le résultat un peu trop sage. En effet, ce que j'apprécie chez De Witt, c'est un certain radicalisme esthétique, une absence de concessions. En ce qui concerne cette ligne, j'aurais aimé voir des choix plus osés.
Toujours métaphoriquement, si l’on prolonge le parallèle avec la vie d'une femme, on peut dire que cette gamme est toujours dans l’adolescence, mais que sa maturité est déjà perceptible. Avec une thématique aussi forte et actuelle, gageons que les prochaines Goldens Afternoons seront plus en phase avec leur storytelling.

Le 28-92 ETA est embarqué dans un boîtier de 39mm avec un cadran nacre au motif floral, serti d'un nombre variable de brillants (suivant les déclinaisons). Les cornes quasi absentes lui permettent de passer sur n'importe quel poignet féminin (Nathalie Veysset est ici le WristModel). La montre fourmille de détails bien pensés, avec par exemple de superbes aiguilles en forme de feuilles, ou les chiffres écrits en toute lettres sur les index...

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En matière de communication, la marque a mis en ligne son propre blog http://blog.dewitt.ch/blog , doté d’un format contemporain, ainsi que créé un Owners Club réservé aux possesseurs. Cette structure est renforcée par la présence d’une Community Manager, Florence Darnon, dont la mission est de dynamiser la présence de la marque Offline et Online.


Dans le contexte de reprise en main de la marque, de gros efforts ont été déployés afin d'intégrer et de verticaliser la fabrication, simplifiant ainsi la logistique. Nathalie Veysset, CEO depuis fin 2008, a su guider la marque sur le chemin de la modernisation, appliquant avec succès les techniques de management acquises durant son parcours dans le milieu bancaire. Ce succès se confirme dans les autres domaines, tels que la distribution ou la communication print, avec en particulier l’excellente campagne papier, "Classical-Audacy", qui détourne la peinture classique d’une façon bien plus osée que ce que l’on a l’habitude de voir dans les réclames horlogères traditionnelles.

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